« Le patriotisme ne se résume pas à de brèves explosions d’émotion frénétiques, mais au dévouement tranquille et constant de toute une vie », disait Adlai Stevenson. Félix Tshisekedi et Martin Fayulu l’ont démontré le jeudi dernier au Palais de la Nation, en posant un acte que d’aucuns qualifieraient d’historique : celui d’un dialogue sincère autour de l’avenir de la nation, au-delà des clivages partisans.
Tout commence en mars 2025, lorsque Eberande Kolongele, Conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité, décline devant la presse les contours des consultations pour un large consensus autour de la formation du gouvernement d’Union nationale, mission reçue du Président de la République.
L’enjeu est clair : construire un large consensus national, face aux défis sécuritaires, diplomatiques et sociaux que traverse le pays, dans un contexte régional tendu.
Dans sa communication, le Conseiller spécial dévoile les profils des participants et la durée des travaux qui tourneront autour de la souveraineté nationale, intégrité du territoire, intangibilité des frontières.
Autour du Conseiller Spécial, il s’est également murmuré dans les couloirs des consultations , de l’existence des consultations informelles, pour aboutir à l’émergence d’un front commun face à l’agression rwandaise, souhait du Président de la République. L’objectif : aller au-delà du simple partage de postes pour bâtir une unité de conviction, capable de porter le pays dans un moment critique de son histoire.
La rencontre Tshisekedi-Fayulu, du 5 juin 2025 au palais de la Nation , selon plusieurs sources dignes de foi, est une réponse à la démarche du professeur Eberande Kolongele, Conseiller Spécial de Félix Tshisekedi en matière de sécurité, qui, depuis plusieurs mois, œuvre dans l’ombre pour rapprocher les figures majeures de la scène politique congolaise.
Une image forte, lourde de sens pour une population congolaise en quête de stabilité, de paix, et de justice.
Si les détails de leur échange n’ont pas été rendus publics, la tonalité a été clairement affichée. Tina Salama, porte-parole du Président de la République, a annoncé que la rencontre s’était déroulée dans une atmosphère conviviale, marquée par une volonté commune de travailler à la cohésion nationale. Une posture saluée aussi bien par les observateurs que par l’opinion publique.
Cette initiative rappelle que le leadership politique, loin des discours, se mesure à la capacité de transcender les rancunes et les rivalités pour se mettre au service de la République. En ce sens, la mission Kolongele s’annonce comme une tentative audacieuse, mais nécessaire, de refonder le pacte républicain, dans une République démocratique du Congo qui n’a pas encore fini d’écrire son destin.
Ruth Ngwanza
