Nord-Kivu : plusieurs structures sanitaires en crise face à l’insécurité persistante

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Après quatre mois d’occupation rebelle, la vie socio-économique à Goma devient de plus en plus difficile. La situation impacte profondément la prise en charge des malades dans les structures sanitaires, ont témoigné plusieurs sources hospitalières ce vendredi 30 mai sur les ondes de Radio Top Congo.

L’aéroport reste fermé, les banques aussi. Les activités économiques peinent à redémarrer dans un contexte d’insécurité généralisée. Le chômage frappe de plein fouet, plongeant de nombreuses familles dans la précarité. Une réalité qui met à rude épreuve la résilience jusque-là manifeste des habitants de la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Le docteur Michael, médecin exerçant à Goma, décrit une situation alarmante dans les hôpitaux :

« Avec l’avènement de la guerre, tout est devenu compliqué. Nous n’avons plus accès aux banques, et presque aucune autre activité ne génère de revenus. Beaucoup de malades viennent à l’hôpital, mais certains ne peuvent même pas s’acheter de quoi manger. »

Selon lui, les structures sanitaires tentent de faire le minimum pour administrer des soins, mais dans des conditions extrêmement précaires.

« Le malade guérit difficilement, parce que la nourriture fait partie du traitement, une fois que le médecin a prescrit les soins nécessaires. Mais certains patients n’ont même pas la possibilité de passer un examen médical qui coûte cinq dollars », déplore-t-il.

Entre janvier et février 2025, plusieurs centres de santé ont dû suspendre leurs activités. À ce jour, six structures restent totalement fermées. Celles qui sont encore opérationnelles font face à une pénurie sévère de médicaments, un manque criant d’équipements, et surtout à une absence quasi-totale d’appui humanitaire.

La crise sanitaire à Goma n’est que l’un des nombreux visages de la crise sécuritaire prolongée dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Benji Mutombo

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